Dimension parallèle

Elrys leva un sourcil, Modrak mort ? C'était pas une blague a son attitude, mais étant un djinn il n'était pas si facilement tuable. Il se remémora les créatures de la forêt et cru comprendre ce qu'il s'était passé. Il la serra doucement contre lui, puis s'exprima.

- Je suis confus d'apprendre la mort Modrak, mais je crois comprendre ce qu'il c'est passé et tu n'aurais pas pu y faire grand chose. Il est même possible qu'il t'ai protéger.

- Pour ce qui est de me connaître il te faudrait beaucoup de temps à perdre, les génies ont une vie prodigieusement longue pour pas dire infinie. Mais si tu souhaites en savoir plus je te raconterais ce qu'il c'est passé depuis mes premiers souvenirs.

- Enfin tu n'es pas seule, tes parents ont eu aussi beaucoup souffert de ton absence, ne pas voir sa fille grandir a sans doute été pour eux une terrible souffrance. Je pense qu'il faut essayer de passer du temps ensemble et de nouer de nouveaux liens.

- Pour finir je dirais que tu as Serkëlunëa, je crois qu'au fond elle t'aime bien et puis il y a moi je te connais depuis toute petite, je pense pas que tu te souviennes, mais j'ai été la aussi souvent que possible et dès que j'avais un moment de libre j'ai toujours fais attention à ce que tout se passe bien pour toi. J'aurais aimé pouvoir agir à l'époque mais je connaissait encore peu les sentiments humain et je ne pouvais pas agir sans que je sois repéré par les autres magiciens.

Ellenwen laissa sa tête tomber contre l'épaule de son ami. Toute la formidable tension qui l'habitait commençait peu à peu à se relâcher et elle se sentait au bord des larmes. Elle était si fatiguée...

-Serkëlunëa ne deviendra jamais une amie intime... elle ne le pourra pas. Elle sera toujours distante. Mais je l'aime bien aussi... d'une certaine manière. Je sais qu'elle me soutiendra. Ca fait du bien parfois... Elle se tut quelques secondes. Je suis contente que tu sois là. Ca fait du bien de savoir qu'on a un ami qui vous connait depuis l'enfance près de soi. Même si on ne se souvient pas de l'avoir connu si tôt. Elle eut un sourire un peu tremblant et repoussa une mèche de cheveux qui lui était tombée devant les yeux. Elle se rembrunit lorsqu'elle parla de ses parents. Mes parents... je ne sais même pas ce qui va se passer. Ils ont leur vie ici maintenant, moi j'ai ma vie là-bas. Et puis s'ils reviennent tout sera différent... j'ai l'habitude d'être seule, de ne rendre de compte à personne. Je ne pourrais pas abandonné la résistance, je risque de ne rentrer que toutes les trois semaines, comme d'habitude... ce n'est pas une vie pour des parents... J'ai peur de ce qui va se passer.

Cette fois le silence tomba et dura longtemps. Au fond toutes ses paroles précédentes bien que sincères et réfléchies n'avaient été là que pour masquer les souvenirs de la mort de Modrak. Mais maintenant que tout avait été dit elle ne pouvait plus les éviter. Elle se souvint... puis elle commenta d'une toute petite voix :

-Les animaux lui ont pompé peu à peu toute son énergie. Il pouvait à peine bouger, à peine se déplacer. Je l'ai vu mourir à petit feu sans pouvoir l'aider. Je crois que c'était ça le plus terrible. Le voir, savoir ce qui allait lui arriver et être incapable de faire quelque chose. Et puis sourire et le rassurer alors qu'on sait tous les deux que ça ne s'arrangera pas. Il m'a défendu jusqu'au bout. Il est mort pour me protéger...

Ce fut à cet instant qu'elle se mit à pleurer tout doucement, la tête entre ses mains, comme pour se cacher. Elle ne voulait pas pleurer, elle ne voulait pas qu'on le voit pleurer.

Admin Nombre de messages : 361 Date d'inscription : 28/10/2005

Serkelunea haussa doucement les épaules. Elle n'avait pas assez connu Modrak pour pouvoir répondre vraiment à la question du rebelle. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était poser quelques hypothèses et essayer de trouver la vérité. Mais quelque chose lui disait qu'elle n'avait pas intérêt à se tromper sans quoi les conséquences ne seraient pas vraiment agréables. Elle répondit lentement, proposant une réponse :

-Il l'aimait beaucoup. Et il considérait qu'il avait une dette envers elle depuis qu'elle l'avait libéré du joug de son maitre. Il t'a peut-être appelé pour te demander de la sauver puisqu'il la savait coincé dans ce monde. Il voulait que tu l'aides. Ou alors il voulait peut-être te la faire connaitre parce qu'il pensait que vous auriez de grandes choses à faire tous les deux. Je ne sais pas vraiment.

-Peut-être, surement d'ailleurs, Modrak tenait toujours parole. Si Modrak voulait que je libère Ellewen, alors je le ferais.

La résolution et la volonté étaient réapparus dans le son de la voix de Thiraël. Il reprenait un peu sur la mort de son ami et bientôt il accepterait sa mort, quand il aura accompli sa quête...

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Serkelunea hocha la tête en signe d'acquiescement, contente de voir le rebelle reprendre un peu de force.

-Je crois qu'elle en a besoin... de toute façon dans le cas présent tout le monde a besoin de tout le monde puisque nous sommes tous coincés ici... Mais je crois qu'elle a aussi besoin d'un ami et d'une personne sur qui compter...

-Un ami ? Je ne sais pas si je pourrais... Je n'en ai jamais eu, a part Modrak... Je en suis pas du genre très amical vous savez.

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-En effet... à peu près autant qu'un cafard pris de mélancolie...

Serkelunea haussa les épaules, comme devant un enfant qui aurait proféré une bêtise. Certes le jeune homme était légèrement asocial mais comme Ellenwen n'était pas mieux ils finiraient bien par se comprendre. Ou alors elle leur botterait les fesses à tout deux. Et puis s'il avait réussi à se lier d'amitié avec Modrak il n'y avait pas de raison pour que ça n'arrive pas.

-Enfin... pour l'instant ce n'est pas trop la question n'est-ce pas ?

Thiraël sourit à la comparaison du cafard. Ça lui ressemblait bien.

-Effectivement non. Il faut sortir d'ici au plus vite...

Elrys la serra doucement le temps que cela passe, il comprenait sa détresse mais en tant que djinn il ne savait comment la réconforter.

- Il a fait ce qu'il pouvait pour toi, et il doit être heureux que tu sois en vie. Concernant tes parents tu verra bien je pense qu'eux-mêmes se posent des questions sur leurs objectifs. Je ne pense pas qu'il soit attacher à ce monde, ils y ont vécu contraint et forcé. Tu verras à l'avenir comment tout cela se déroule, ne pense pas trop à l'avenir.
On va se préoccuppé déjà de la façon de sortir d'ici. En tout cas tu peux compter sur moi et le petit nouveau à l'air de vouloir nous aider donc on est 6 on trouvera bien un moyen de partir d'ici après on verra bien. En tout cas une fois rentré on devra faire notre deuil avec Serkëlunëa.

Ellenwen continua de pleurer pendant quelques minutes encore puis se calma rapidement, elle n'aimait pas pleurer, pour quelques raisons que se fut. Surtout quand il y avait quelqu'un près d'elle. Surtout qu'au fond elle était trop épuisée et trop abrutie de fatigue et de chagrin pour vraiment pleurer et pour vraiment prendre entièrement conscience de ce qui s'était passé... pour l'instant elle tenait éveillée par la force de sa volonté et celle-ci menaçait de céder. Ce fut une des raisons pour laquelle la réponse de la jeune femme fut très laconique - outre le fait qu'elle voyait difficilement quoi ajouter sans avoir l'air de s'appitoyer sur son sort, ce qu'elle n'aimait pas non plus. Elle dit simplement :

-Merci...

Puis, laissant sa tête posée sur l'épaule du génie elle se mit à réfléchir à tout ce qui venait de se passer et à tout ce qui leur restait à faire... c'était à dire tout de même pas mal de choses. C'est ainsi que, sans même s'en rendre compte elle s'endormit petit à petit.

Elrys la regarda s'endormir, puis une fois qu'il fut certains qu'elle dormait à poing fermé, il la mit au lit. Ensuite il s'installa dans la chaise et s'abima dans ses pensées tout en regardant le feu.
Il ne vit pas la nuit passer. C'est une odeur délcieuse provenant de la cuisine qui lui fit remarquer qu'il faisait jour.

Thiraël ouvrit un oeil. Il s'était endormi sans même s'en rendre compte. La fatigue avait du l'abattre. Il se leva et, très préventif, reprit ses affaires. Il alla dans la cuisine en trainant des pieds, en quête de quelque chose à se mettre sous la bouche.

Ellenwen ouvrit les yeux, bien des heures après s'être endormie. Elle commença à cligner légèrement des paupières puis, gardant les yeux clos, elle s'étira profondément et de tout son long en baillant. Dormir lui avait fait du bien et elle se sentait parfaitement calme pour la première fois depuis longtemps. Puis elle rouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Elle aperçu Elrys assis sur une chaise et sourit. Elle comprit que celui-ci l'avait couché la veille au soir lorsqu'elle s'était endormie sur son épaule. Elle se leva rapidement, se glissa jusqu'à lui et lui déposa une bise sur la joue. Puis elle lui dédia une petite grimace et l'entraina vers la cuisine avec pour seul commentaire :

-Je meure de faim !

Là elle rencontra Thiraël à qui elle fit un grand sourire.

-Bien le bonjour...

-Bonjour à vous, dit-il en lui rendant son sourire, que voulez vous pour petit-déjeuner ? J'ai trouvé un peu de pain et de la confiture et je suis en train de faire du café...

-Le pain et la confiture me conviendront parfaitement... en revanche si vous aviez du lait... sans café... elle sourit malicieusement. Je n'aimerais pas tout régurgiter sur vous si jamais le voyage du retour se montrait un brin agité... en plus le café énerve, c'est mauvais pour les nerfs...

Elle rit joyeusement et se pencha vers placards et tiroirs en vue de sortir des bols et des petites cuillères. Ses cheveux lui tombant devant le visage elle les repoussa d'un geste agacé et les tordit vaguement en chignon en essayant de les faire tenir comme elle pouvait. Parfois elle ne pouvait s'empêcher de songer que les cheveux étaient une vrai malédiction...

Thiraël s'activa pour chercher du lait. Il en trouva enfin après plusieurs minutes. Il se frotta les yeux et demanda:

-Chaud ou froid ?

Ellenwen lui fit un grand sourire :

-Froid s'il te plait... ça me réveillera. Je n'aimerais pas mourir noyée dans une tasse de lait chaud parce que je me suis endormie...

Elle bailla longuement et s'étira une fois de plus. Certes elle était réveillée et en forme mais les matins étaient durs... très durs... à vrai dire elle serait bien restée au chaud, pelotonnée sous sa couette. Se tournant vers Elrys elle lui demanda :

-Et toi... tu veux quelque chose ?

-Je ne pense pas que cela lui fasse du bien vu qu'il est un génie, dit-il en versant le lait dans le bol d'Ellenwen, à moins que je me trompe bine entendu.

Il se prépara un café brulant qu'il versa ensuite dans une tasse et dont il ajouta un demi sucre cassé avec précision.

Elrys s'étonna de la facilité des humains à oublier leur soucis présent pour ne penser qu'a l'instant présent. Il s'assit donc à table.

- Merci mais même en tant que génie on peut manger et boire, on ressent le goût même si ça ne nous nourrit pas. Je prendrais bien du pain et du beurre salé avec un bol de lait chaud. Si bien sûr on trouve tout cela sur cette planète.

Les parents d'Ellenwen venait de rentrer apparemment ils étaient parti faire un tour ce matin, ses deux parents étaient souriants et s'échangèrent quelques mots à la vue de tout ce monde autour de la table. Ils s'installèrent à un bout. Le père s'approcha de Thiraël et commença à préparer un petit déjeuner de roi préparant lui-même quelques viennoiseries. Son expérience en la matière lui venait de son séjour prolonger sur cette planète ou il avait du trouver un nouvel emploi et il s'était rapidement découvert un certain talent dans la cuisine et spécialement dans tout ce qui était boulangerie et patisserie.
Le couple avait beaucoup apprécié ce talent qui lui avait permis de s'intégrer rapidement dans la société locale. La mère d'Ellenwen quant à elle avait utilisé ses dons en orticulture pour transformer des souterrains inhospitaliers en véritable oasis. A eux deux ils avaient beaucoup apporté à cette communauté.

Ellenwen capta le regard étonné d'Elrys. Elle resta un instant intrigué par son étonnement... Plissant légèrement son nez en une mimique songeuse elle le regarda quelques minutes puis, reprenant un visage lisse et sans expression, elle se retourna à nouveau pour chercher du pain et beurre. La réflexion du génie la fit rire doucement... du beurre salé... enfin un amateur de bonne chose. En revanche le lait chaud... Réussissant à trouver ce qu'on lui demanda dans un placard elle les posa sur la table avec un grand sourire :

-Et voilà... au moins pour le pain et le beurre. Je laisse Thiraël se débrouiller pour le lait...

Ce fut à ses moments là que ses parents entrèrent. Elle les sentit arriver dans son dos avant même de les voir. Pendant quelques secondes le sourire qu'elle continua d'afficher fut un peu forcé. Elle n'était toujours pas très à l'aise en leur présence... Puis elle se reprit et, comme si de rien n'était, elle se tourna vers eux et leur sourit avant de les saluer joyeusement.

-Bonjour ! Vous voulez quelque chose ? Tant que je suis à faire le service autant en profiter...

L'initiative de son père la surprit. Elle ne gardait aucun souvenir de lui à faire la cuisine. Chaque fois qu'elle y pensait elle voyait sa mère devant les fourneaux à préparer quelques plats de sa composition pendant que son père s'occupait à autre chose ou à lire devant la cheminée. Mais jamais au grand jamais elle n'avait vu son père tenir une casserole... Le voir préparer des viennoiseries lui provoqua un choc qu'elle dissimula dans un regard admiratif.

Thiraël posa sa tasse de café et prépara le lait. Il fit chauffer une plaque et remplit une petite casserole de lait. Les parents d'Ellewen arrivèrent alors qu'il était en train d'attendre.

-Bonjour, dit-il simplement.

Le père d'Ellewen s'était mis à côté de lui pour préparer ses viennoiseries. Il le regarda impressioné par la précision et la rapidité de ses gestes. C'est son admiration qui manqua de lui faire brüler le lait. Il le versa rapidement dans le bol d'Elrys et reprit son observation.

Ellenwen eut une petite moue et choisit de ne rien dire. Elle resta un long moment absorbée dans la contemplation de son bol, l'air complètement perdue dans ses pensées puis, brusquement elle releva la tête pour dire d'une voix songeuse :

-Si nous sommes arrivés jusqu'ici il y a forcément une sortie également... Il faudrait juste que cette sortie mène à la terre et pas à encore une autre dimension. Mais il y a forcément une porte vers la terre, suffit de trouver la bonne. Il faudrait que l'on aille voir là où nous avons atterit et voler pour essayer de retrouver la porte. En disant cela elle regarda Elrys, le seul à pouvoir voler, Serkelunea ayant disparu dans les tréfonds de la maison. Puis elle se tourna vers ses parents, elle leur demanda. Par ou êtes-vous arrivés ici ? Si cela se trouve vous avez pris une autre porte que la notre...

Les parents la regardèrent, ils avaient dû mal à reconnaitre leur fille, elle avait grandit si vite. Elle prenait davantage d'initiative.
Elrys quand à lui esquissa une mine déconfite, on allait encore se servir de lui comme d'un transport aérien, il n'est pas l'une de ses machines volantes tout de même. Une idée lui vint et le fit sourire, il se tourna alors vers l'assemblé et hocha distraitement la tête.

Son père pris la parole

- Nous ignorons par quel porte nous sommes arrivés mais vraisemblablement par la même. Notre arrivé fut brutal et sans l'intervention des gens d'ici nous n'aurions pas survécu.
Il faut dire que le père de Nathaniel aurait apprécier de nous tuer, être obliger de nous exiler fut un peu dur pour lui.
Je crains de ne pouvoir vous aider davantage mais par contre on va venir vous aider.

Sur ces mots ils finirent le petit déjeuner. Ses parents récupérèrent tous leur matériel et préparèrent leur bagage, ils firent un packetage léger emmenant que le nécessaire, ils s'absentèrent une petite heure le temps de régler les formalités auprès de ce peuple qui les avaient accueillit pendant si longtemps. Ils revinrent soulager avec un souvenir particulier. Sans oublier le Killiux qui les suivaient à la trace.

Thiraël, entre-temps, avait fini son petit déjeuner et était parti chercher ses affaires qui se resumaient à deux sabres, une dague et quelques étoiles sans oublier sa cape dont il s'était enveloppé. Il était adossé à un mur, fouillant dans son sac lorsque les parents d'Ellewen arrivèrent dans la salle.

Ellenwen hocha la tête sans rien ajouter après le discours de ses parents. Qu'aurait-elle pu dire ? Elle ne pouvait que les croire sur paroles. De plus ils sortirent très rapidement après avoir laché ces bribes d'informations. Un peu déconfite elle regarda autour d'elle et repéra le sourire d'Elrys. Elle commençait à connaitre assez bien le génie pour savoir que derrière un tel sourire se cachait une idée. La jeune femme fronça légèrement les sourcils mais parvint à retenir les questions qui lui montait aux lèvres. Elle n'était pas sure d'avoir envie que tout le monde entende la réponse - on ne savait jamais ce qui pouvait passer dans la tête d'un génie. Elle attendit donc d'être retournée dans sa chambre pour lui demander la raison de ce sourire tout en cherchant ses affaires :

-Elrys ? Pourquoi ce sourire ?

Elle se retourna vers lui et le regarda, fronçant toujours les sourcils et attendant la réponse.