Le long de la rivière

-Moi ! Tu rigoles où quoi ? s'exclama-t-il, tu penses qu'un djinn peut croire en Dieu ? Ne me dis pas que tu en connais.

Il parlait et ,en même temps, se rapprochaient d'un petit café sympathique. Il y avait de la lumière et du bruit mais la pluie masquait ces deux éléments rendant le café plus morbide qu'il en avait l'air.

-Non, je n'en connais pas. Mais je me demandais à quoi pouvait bien croire un génie. Je veux dire, tout les hommes ont une forme de croyance, pas forcément en Dieu mais du moins en quelque chose. Ils croient en l'espoir, la vie, la fortune, le destin, Dieu.... J'aurais voulu savoir si vous croyiez en quelque chose.

Tout en parlant ils étaient arrivés vers le café. Elle ouvrit, se reculant légèrement pour laisser passer Modrak. Avec eux arriva une bouffée d'air froid qui fit tourner la tête aux clients. Elle referma doucement la porte vers elle, inconsciente qu'on les regardait fixement. Elle se dirigea vers une table et s'assit sur la banquette, faisant sécher son manteau sur une chaise à côté, et posant son chapeau sur la laque de la table. Puis elle retira du bout du doigt quelques mèches de cheveux, restées collées par l'eau sur son front.

Modrak la suivit et il s'assit en face d'elle sur une chaise. Les gens reportèrent leur attention sur ce qu'ils étaient en train de faire. Modrak enleva son manteau et posa son parapluie. Il les fit discretement sécher. Un garçon arriva et leur donna le menu. Une fois le garçon repartit, il reprirent la conversation.
-Je pense que la plupart des djinns croient en la liberté et à eux mêmes, dit-il, il feuilleta le menu et trouva enfin ce qu'il cherchait, voilà; un chocolat chaud.

Ellenwen fit signe au garçon. Il arriva sans se presser, comme fatigué à l'avance. Elle le salua d'un large sourire joyeux.

-Bonjour. Deux chocolats chauds, et deux croissants, si vous avez...
-Bien madame.
-Mademoiselle, corrigea Ellenwen en riant.

Elle attendit que les chocolats chauds arrivent, portés par un garçon un peu motivé par le sourire et la joie contagieuse de la jeune fille. Lorsqu'il fut repartie, elle baissa la tête au dessus de sa tasse et huma le parfum qui s'en échappait avec délices.

-A la liberté ?

Invité

Marouthra les avait suivi depuis le début. Il vit tout de suite que Modrak était supérieur à lui, alors il ne se montre pas. Il observait les réactions d'Ellenwen pour voir si elle était digne de la confiance des génies.

-Oui, la liberté. Enfin, moi j'y crois et heuresement d'ailleurs ! répondit-il. Il prit sa tasse et la porta à ses lèvres.
-Ouch !, mais c'est super chaud !.. euh... à oui, c'est un chocolat chaud. Bon c'est vrai je ne suis pas spécialisé dans la nourriture humaine, avoua-t-il.

Ellenwen éclata de rire.

-J'avais cru remarquer en effet. Tenez, soufflez dessus ca le refroidira un peu. On peut tremper les croissant dans le lait, personnellement j'adore ca. Elle redevint réfléchie. Il est étrange que pour des êtres si longtemps privé de liberté de croire justement en elle.

Invité

*Elle se trompe. JE ne crois pas tout à fait en elle. Elle a remonté dans mon estime mais pas pour lui faire confiance...*

-Oui mais justement. Vu que je ne l'ai pas souvent, je crois en elle, j'espère qu'elle reviendra. Moi je trouve ça logique.
Il prit son chocolat dans ses mains pour les réchauffer.
-Et je pense que l'on peut se tutoyer, non ?

-Euuuuh, oui, excuse moi. Je suis prise parfois d'accès de folie profonde, dit-elle en riant. Je me met à vouvoyer mes amis... Oui, c'est logique et étrange à la fois je trouve.

(Marouthra à qui penses tu à la liberté ou à moi ?)

(Je crois qu'il parlait de toi.)

Il rigola aussi:
-Je vois bien.
Puis il reprit son sérieux et finit son chocolat en se brulant la langue.
-Tu trouves ça étrange ? Ah. Je ne vois pas ce que tu trouves étrange. On peut croire en quelque chose que l'on a pas souvent.

-Qu'on croit qu'elle existe et qu'on la souhaite oui, mais qu'on croit profondément en elle, c'est un peu paradoxal. Même si je vous très bien ce que tu veux dire.

Elle s'attaqua à ses croissants.

(je vois pas pk)

-Bon...
Il prit un croissant et le trempa dans le fond de chocolat qui restait. Il regarda à travers la vitre et dit:
-Tiens, il ne pleut plus. Il y a même un peu de soleil.

-Oui, je sens que la fin de la journée va être belle. Avec un peu de chance on verra un beau coucher de soleil. Elle rit. Mais il nous manque la mer ici à Londres.

-C'est vrai. Tu as fini de manger ou on reste ici ?

-J'ai finit de manger. Mais on peut rester quand même si tu veux Wink

.

-Je ne sais pas. Tu veux faire quoi toi ?

Ellenwen haussa les épaules.

-Moi je m'en moque je n'ai pas de plan particulier.

-Ca tombe bien, vu que moi non plus. Je pense juste qu'il y a surement d'autre gens qui veulent la table.

-Oui sans doute... Ou voulez vous aller ?

-Je n'en ai aucune idée. De plus, tu recomences à me vouvoyer. Tu n'as pas d'idée ?

Ellenwen se mordit les lèvres.

-Pffff.... je perd complétement la tête. Je ne sais pas. Peut-être qu'en sortant d'ici l'air frais me remettra les idées en place... Ca pourrait etre une chouette idée, non ?

-C'est sûr ! plaisanta-t-il. Puis il se retourna et hella un garçon.
-La note s'il-vous-plait.

-Je paye.

Et avant que Modrak ai pu faire quoique ce soit, et même s'il n'avait pas eu l'intention de payer, elle sortit de sa porte un vieux porte monnaie. Elle paya avec un sourire. Le garçon lui sourit aussi, en voyant le pourboire. Puis Modrak et Ellenwen sortirent.

-C'est gentil de payer à ma place, mais j'aurais pu le faire.
Dehors, un vent froid soufflait, mais il était plutôt agréable.

» un long vol vers l'Egypte
» Le long de la rive Ouest, sous un marronier